dimanche 13 novembre 2011

... Ca : Les couteaux...

C'était l'année dernière. 
Eric... 

(Bon, vous l'aurez compris, Eric, c'est mon amoureux. 
C'est pas n'importe qui, c'est pour ça que j'aime pas l'appeler "Eric", comme n'importe qui. 
Par exemple, comme mon ex (nous reviendrons peut-être sur ce "cas"), qui s'appelait aussi Eric. 
Donc, si ça vous dérange pas,  je vais désormais lui donner le doux nom d' "Elfe". Je sais qu'il y en a qui vont trouver ça mielleux, voire même profondément débile. Mais c'est pas grave. 
Si?!
Mais non, allez...)

Donc, Elfe surfe. (un Elfe qui surfe... Bon.)
Du coup, il aime bien m'emmener à Biarritz dans une ancienne auberge de jeunesse ("souvenirs-souvenirs"! Pour lui, en tout cas. Y'a du y'en avoir des histoires de poulettes dans ces murs, je vous raconte même pas, hinhinhin! ). 
Là-bas, on vit dans une cabane, dépendante de la bâtisse centrale, la maison de Jean. 
Et c'est plutôt vachement chouette. 
Bon, bref. 
Depuis qu’on a mangé dans un buffet thaïlandais à San Sebastian, j’ai une de ces envies de fruits de mer... 
Surtout envie de retrouver le goût des «couteaux». C’est quand même un truc de dinguo ces coquillages!
Ici, à Biarritz, y’a deux-trois endroits pour en trouver. Bon, c’est pas donné, mais je vais pas en prendre trois tonnes non plus, d’autant qu’Elfe, c'est pas franchement sa "came".  
Alors me voilà, sur ce stand de poissonnier du marché à lui acheter les derniers qui lui restent. 
Arrivés à la cabane, je ne peux pas attendre jusqu’au soir (une vraie gorette). Je vais les griller pour midi, Miam! 
Je sors la poêle, hop, un peu d’huile d’olive, de l’ail frais émincé, du sel, les cinq poivres, et vas-y que je te jette toute la marmaille en vrac! 
Je suis tellement pressée de bouffer, que j’en ai oublié de faire chauffer l’huile dans la poêle. Merde.

(Alors... Je vous ai dit que je suis une vraie... Ahem... "Burne" (oh mon Dieu, mais quelle vulgarité!)! Bon, alors, euh, une vraie "couillonne", une  "roubignole", une "gonade" de la cuisine?! 
Bon, "gonade" ou "burne"?! 
Et ben vous ne m'en voudrez pas, je préfère "burne", ça sonne mieux! 
Non mais c'est bon, on va pas faire les coincées...)

C’est pas grave, hein, y’a bien un moment où la température sera suffisante pour leur cramer les fesses à ces petits bidules...

Et bien non. Erreurrrrr fataaaale!
Non, je confirme; ils ne cuisent pas. 
Et puis qu’est-ce que c’est que ce bordel?
Un premier couteau effectue une gymnastique angoissante: un va-et-vient avec son long pied dans sa coquille, crachotant une mousse verdâtre...
Suivi rapidement par quelque compères, qui en rajoutent une couche en faisant siffler tout le bazard!
Des sortes de joueurs de flûte hyperactifs... Je sais pas...
AAAAhhhhh, maintenant, ils sont TOUS en train de danser la gigue en cadence! Leurs mouvements sont frénétiques et désespérés, les grincements aigus aussi!
C’est atroce, j’assiste à la plus terrible des séances de torture animal...
Mon Dieu, pitié, mais qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que JE DOIS FAIRE? 
Augmenter le feu sous la poêle?! Tout arrêter?! Non, je peux plus rien arrêter du tout! AHHHHHHH, AU SECOURS-A L'AIDE! 
Et je ne peux pas augmenter le feu non plus... MAIS QUELLE MISERE!
Et les malheureux continuent leur chorégraphie macabre et chaotique, et je suis impuissante!
Moi j’en peux plus, qu’est-ce que j’ai foutu, mais pourquoi j’ai eu cette idée de MERDE!!
J’en ai les larmes aux yeux, ah là, ça tourne au pathétos, et je dois faire peine à voir... 
NON! Je peux plus supporter CA! 
Je jette un couvercle sur eux, comme un frisbee... Trop, c'est trop!
Je fonce rejoindre Elfe. Il est concentré sur un jeu "en ligne" ("World of Warcraft" pour les initiées). 
Autant dire qu'il s'en "carre un peu l'oignon". 
Déconcentré par la tornade de désespoir qu'il sent dans son dos, il consent mollement à tendre une oreille. ( un peu de sollicitude, ça va pas le tuer, non mais ho!)

Je lui raconte, bouleversée.
-Mais oui, c’est vrai. Tu aurais dû faire chauffer la poêle. T’aurais dû savoir que la poêle, si elle est pas assez chaude, ça fait "CA". 
Pauvres bêtes... (merci, merci... Comme si je culpabilisais pas assez... Je dois faire quoi alors, je dois me pendre, c'est ça ?!).  
Ben maintenant, tu vas devoir les MANGER.
(Je préfèrerais peut-être me pendre...)
-Je crois pas que je peux.
-Ben t’es dégueulasse! Tu les tortures, et après tu veux les balancer à la poubelle! C’est pas cool. Au moins que leur mort serve à quelque chose, non?!
-Mais... Mais... Mais attends! Je peux les donner aux poules de Jean ?! Hein?! Ouais!  Elles seront contentes les poules...
-Oui, oui, comme ça tu te sens moins responsable... C’est bien.
-Bon, ok, OK!! 
(abattue)Voilà, j’ai déconné. T'as raison. Merde, et shit!
Maintenant, je dois aller jusqu’au bout... Quelle horreur.
-Ben oui. Parce que c’est pas la peine d’en acheter si tu fais pas ça bien. Assumes.  
-Ouais. Ffffffouuuuu...
Alors, il faut retourner vers la poêle des horreurs.
Ca sent pas la Mer. Ca sent...
La Môôôrrrrrt.
Je soulève lentement le couvercle du "tombeau"
Oui, morts, ça ils le sont tous.
Ca a dû être affreux. Affreusement long. 
Coincés dans un sauna dont on aurait barricadé la porte. 
Rien pour se défendre. 
Condamnés.
Le corps/pied (cors au pied, hin, hin, hin...Mmm, pardon. C’est les nerfs.) de chaque supplicié est tout rétracté, tout desséché. 
Elfe a raison. Faut franchement être dégueulasse pour faire un truc pareil. 
J'ai presque tout avalé. Mais j’ai bien crû que j’allais tout dégueuler. 
Au moins ça.

Avec des flashs en permanence à chaque bouchée.  
Pauvres bêtes.  
Bien fait pour ma gueule.
Me voilà, maintenant, en train de visionner une vidéo sur Youtube de deux couteaux dans leur milieu naturel et qui agitent leur grand pied pour se cacher dans le sable. 
Touchant. 
Je suis pétrifiée. 
Et maso.




2 commentaires:

  1. ma pauvre choupinette, te connaissant, cela a dû être le calvaire pour Toi, ces tits couteaux, paix ait leur âme ventriculée, ne t'en voudront pas, tu ne comptais pas leur faire de mal, toi si aimante de la nature et des animaux! C'est drôle en ts cas, j'ai jamais vu ni goûté ces couteaux (pr le coup, là je sais pas si je vais tester, lol!;p).Elfe a sû être présent (malgré son jeu en ligne, MIracle de l'Amour véritable, car on connaît les mecs qd ils sont 'concentrés'!!); et pr ce que vaut mon avis, je trouve que le surnom d'Elfe lui va super bien, et c'est pas mielleux, c'est la life et on l'aime en pink!! Un elfe, une jolie louve et une libellule, un jour, sur une étoile, surfent et dansent à l'infini...

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  2. Ah ben, ça a été une "drôle" d'expérience en tout cas, et je ne te la souhaite pas, ma Dinette (qui aime autant les animaux que moi) ;)

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