mardi 15 novembre 2011

... Ca : La machine N°5

A Paris, les laveries un peu «fatiguées» (mais toujours propres) où on est 12 sur 5 machines, ça a son charme. 
Mais oui. Si. 
Dans le 19ème arrondissement, c’était comme ça en tout cas. 
Le gérant n’y était pas pour rien. Ce petit monsieur assez âgé, à l’accent du nord de l’Algérie, malicieux et tellement gentil. C'est lui qui vous fait la monnaie pour l’appareil à jetons, et un brin de causette sur ses petits enfants ou les dernières news du quartier.
Moi, d’ordinaire, j’ai pas envie de discuter dans les endroits publics, comme chez le coiffeur (c'est chiant), par exemple. 
Et y’a certains petits vieux, franchement... C’est pas facile, surtout quand ils radotent. Ou pire, quand ils râlent... L’angoisse! 
Là, pour moi, ça devient gore. 
En plus, je suis réservée (ouais, ça parait fou, hein?!) , et j’aime bien être dans mon monde. 
Mais après, voilà, ça dépend de qui veut partager quoi. Et si c’est sincère. Les personnes généreuses et avec un fond positif arrivent toujours à  me sortir de ma bulle. 
Alors, cet homme, aussi petit par la taille que grand par le coeur, et bien cet homme reste un de mes meilleurs souvenirs de Paris, avec l’épicier du Monop‘ de l’Avenue Secrétan. Paré lui aussi de son soleil natal. Ca fait carrément du bien des gens comme ça dans la grisaille coutumière! 
Bon.
Pour en revenir au charme des laveries, "proprement" dit... 
Malheureusement, il faut être honnête, il peut être un tout petit peu entamé. 
Pas beaucoup. 
Enfin, pas tellement... 
Bah. Ce sera à vous d’en juger.
Par exemple... Ce fameux vendredi soir (tout l'arrondissement est là, yihooo! Y'a une "love laverie party" ce soir ou bien?!). 
Vous décidez de prendre les choses en main, car vous le savez, vous n’avez plus le choix. 
Vous avez traîné, traîné pour vous traîner vos 50 kg de linge sale le long des rues dans une valise plus haute que votre «armoire de fille» (ce qui est souvent l’équivalent de la Tour Eiffel, hein?!). 
Avec entre autre, votre chargement de strings...
Ben voui. Vous ne souhaitez pas être en pénurie, et ne pas avoir à  circuler dans cette jungle urbaine en vélib’ «le coquillage au vent» (en imaginant que vous portiez des jupes régulièrement)?! 
Ni même vous vautrer à Saint Germain des Près, le «cul en éventail» (n’ayons plus peur des mots) devant un parterre de touristes japonais armés de leur «Canon»?! 
Nein, nein, NEIN! 
Mais, Alleluïa! : "Bénie des Dieux"... C’est ce que vous vous dites lorsque vous voyez, que des 12 protagonistes ici présents, aucun n’aura pensé utiliser la machine N°5 ! 
HéhéHÉ! (vous avez su faire taire cette petite voix qui vous dit : «c’est bizarre, mais pourquoi?!) 
Non, allez, on s’en fout!! (C’est qu’ils ont tous déjà pu caser leur linge, un point c’est tout... )
Alors, c’est vrai, on est assez gêné d’avoir une rangée de spectateurs aux regards inquisiteurs, lorsqu’il s’agit de glisser ses petites culottes dans un cylindre orienté vers tous.
On pousse maladroitement ses 25 kg de lingerie (dans une machine qui ne peut en contenir que 5, tout au plus), en rêvant d'avoir une cape comme Draculito. 
Et PAF!  
Une des "bestioles" s’est échappée du troupeau. Une question de vie ou de mort, apparemment...
Suivie de plusieurs autres, puisque vous commencez à paniquer sec... 
Non, non, allez on se reprend! 
Ouf, ça y est. Mission accomplie. 
Tout est enfourné, on peut enfin respirer. 
Et bien...
Non. 
Bien sûr que non. 
Au terme de quoi... 5 minutes?! 
Oui, c’est bien ça... 
La machine N°5 a «décidé» au terme de 5 minutes (non, a «PRÉMÉDITÉ» : maintenant, tout s’éclaire, yienk yienk yienk!!!) d’exploser (ou imploser?! Hmmmm... Je sais pas... J’hésite...) et de dégueuler toute la cargaison mousseuse de votre intimité à moitié propre... 
Déploiement de «tangas» au sol! Me-dey! Me-dey! 
Comment rester digne les pieds gisants dans une mare de strings, les vôtres?! (oui, quand c’est ceux des autres c’est quand même... Plus drôle, merde! )
Pour s’en sortir (ou pas), ne reste plus que les petits sourires crispés ... 
Les alentours, pris de pitié (et parfois d’un fou rire étouffé, merci les gars) voudront peut-être spontanément vous aider...
«L’union fait la force»! Ouais, super... Dans ce cas précis, une belle connerie, oui! 
Est-ce que vous pensez sincèrement qu’une petite mémé (la plus téméraire), avec 2/3 de vos culottes détrempées à la main ça rend forte?!
Non. Bien sûr que non. C’est la décomposition assurée.
Alors, aujourd’hui, je bénis la Suède (pays où je vis maintenant).
Ici, les immeubles sont équipés d’une laverie dans laquelle on peut affronter, à tour de rôle, (donc SEUL, YEAH!), les machines à laver MAUDITES! 
Comme la N°5...




2 commentaires:

  1. j'étais pliée en deux à en faire crisper mon "coquillage" sous peine d'un "océan pittoresque' dû à mon fou rire...J'imagine si parfaitement la scène!!!Ah ma Kaki, il n'y en a pas 2 comme toi mais on se retrouve toutes ds tes écrits si féminins, humains et sincères!

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